






Via Susa,19, 10050 Novalesa
Le village de Novalesa, situé à la tête de la Val Cenischia, a toujours lié son histoire à celle de l'abbaye millénaire des Saints Pierre et André et à celle du col du Mont-Cenis. Jusqu'à la construction de l'actuelle route pour le col, voulue par Napoléon Bonaparte, le village de Novalesa constituait le point d'arrivée de la route carrossable venant de Turin et de là partait la Strada Reale, un chemin muletier encore praticable aujourd'hui, qui conduisait au Mont-Cenis.
Le long de l'ancienne via Maestra, encore aujourd'hui cœur de la communauté, se trouvaient de nombreux hôtels, auberges et lieux de référence pour les nombreux voyageurs qui s'y arrêtaient.
Les traces sont encore visibles aujourd'hui non seulement dans les architectures traditionnelles des maisons qui donnent sur la rue centrale du village et à l'intérieur des ruelles et des cours, mais aussi grâce à un important ensemble de fresques qui ornent les façades. À côté de l'église paroissiale, on peut voir le cycle de fresques représentant les Vices, les Vertus et les Peines Infernales, œuvre du maître Gioffrey datant de 1714, reprenant des modèles iconographiques encore tard-médiévaux. À courte distance, se trouve la Casa degli Affreschi (XIVème siècle), un ancien hôtel dont la façade extérieure présente une série de blasons de la Maison de Savoie et d'autres États européens de l'époque, et l'hôtel où séjourna également Napoléon Bonaparte, l'Ecu de France / Epée Royale avec son large escalier aux balustrades en bois. À la fin de la via Maestra, la chapelle de Saint Sébastien (XVIIème siècle) abrite à l'intérieur la crèche artistique permanente de Novalesa.
La paroissiale de Saint Stéphane (XIIIème siècle), reconstruite en 1684, conserve de nombreux témoignages d'art qui en font l'un des monuments ecclésiastiques les plus significatifs de la Vallée de Suse. La paroissiale abrite des œuvres d'art exceptionnelles parmi lesquelles un raffiné polyptyque de la fin du XVème siècle attribué au Toulousain Antoine de Lonhy ; et cinq peintures offertes en 1805 par Napoléon Bonaparte à l'Hospice du Mont-Cenis et ensuite transférées : la Descente de Croix attribuée à l'atelier crémonais de Giulio Campi ; l'Adoration des Mages, copie d'école de Rubens ; l'Adoration des bergers de François Lemoyne (1721) ; la Crucifixion de Saint Pierre, copie ancienne de l'original caravagesque de 1601, et la Descente de Croix du Christ, réplique d'un original de Dirck van Baburen, le Martyre de saint Étienne du cheraschais Sebastiano Taricco. Dans la zone presbytérale est conservé l'un des artefacts les plus anciens de l'abbaye de Novalesa, l'urne reliquaire de Saint Eldrado (XIIème siècle), un chef-d'œuvre d'orfèvrerie mosane-rhénane.
À côté de la paroissiale, la chapelle du Saint-Sacrement (1597) accueille depuis 2002 le Musée d'Art Religieux Alpin, l'une des enceintes du Système Muséal Diocésain : y sont recueillis orfèvrerie, textiles et peintures provenant de la paroissiale et des chapelles du territoire de Novalesa.
L'abbaye des Saints Pierre et André (726 après J.-C.) est située à quelques kilomètres du village de Novalesa et se tient aux marges de la voie de transit pour le col du Mont-Cenis. Le parcours pluriséculaire se lit à travers les bâtiments du complexe monastique qui montrent les signes des vicissitudes constructives et décoratives qui se sont succédé du haut Moyen Âge au XIXème siècle. Depuis 2009, avec l'ouverture du Musée Archéologique, l'Abbaye de Novalesa est actuellement l'un des complexes monastiques européens dont les structures matérielles sont les mieux connues, structures au sein desquelles s'est déroulée la mission spirituelle de la communauté au fil des siècles.